- -Commençons par le commencement. Où êtes-vous né ? Qui était votre famille ? Des frères et soeurs ? Comment s'est passé votre enfance ? En quoi cette période de votre vie a t-elle fait de vous ce que vous êtes aujourd'hui ?
Je suis née un 29 Juin 1062 dans une Italie Médiévale où régnaient quelques riches et puissantes familles. A cette époque, le pouvoir impérial était absent et à Milan comme ailleurs, plus vous étiez riches, plus vous aviez d'influence sur les villes. Ma famille faisait partie des grands de ce monde. Les ancêtres D'Isanto avaient construit de nombreuses propriétés un peu partout en Italie, et les jeunes générations avaient su en profiter pleinement. Vous l'aurez compris, je n'avais pas à me plaindre. J'ai vécu une enfance heureuse, élevée par une mère aimante et attentionnée, un père stricte mais juste. J'étais l'aînée d'une fratrie de 5 enfants dont deux garçons, Luka et Niko. Moi et mes soeurs Isis et Danaé étions très proches. On me disait souvent que j'étais comme leur deuxième mère, et il est vrai que je prenais un plaisir immense à m'occuper d'elles. Ma relation avec mes frères était différente, Luka et moi n'avions que deux années de différence, et il me traitait comme sa petite soeur. Je me souviendrai toujours de Niko comme le petit frère agaçant qui parvenait toujours à m'arracher quelques larmes de colère, tandis que les souvenirs qu'il me reste de Luka sont beaucoup plus doux et apaisant.
C'est mère qui nous a enseigné à lire et à compter. Pour le reste, les servantes se chargeaient de nous apprendre les bonnes manières, d’initier les garçons à l'équitation, et les filles à la cuisine. Pour ma part, je faisais les deux. Je ne comprenais pas pourquoi je ne pourrais pas apprendre à monter, après tout, qu'avaient mes frères de plus que moi ? Mère a très vite compris que je n'allais pas abandonner cette idée de si tôt, et ainsi mon emploi du temps avait été aménagé de façon à ce que je puisse étudier le matin, et galoper l'après-midi. J'ai grandi avec cette état d'esprit du "pourquoi pas ?", et je n'ai jamais cessé de remettre en cause ce qui était préétabli. De ce fait, je devais être la seule petite fille à partir chasser et pêcher avec son père, à nettoyer seule les écuries et à avoir son propre maître d'arme. Je maniais l'épée aussi bien que Luka et Niko, ce qui de toute évidence, ne les enchantait pas grandement !
Pour résumer mon enfance en quelques mots, je dirais que j'étais totalement épanouie. J'avais la chance d'avoir des parents ouverts d'esprit et qui se foutaient bien de la norme. Si leur fille voulait une épée, elle l'avait ! J'ai donc très tôt développé un caractère fort et affirmé qui ne m'a jamais quitté.
- -Bien. A présent, parlons de votre adolescence, l'âge ingrat et tout ça ... Étiez-vous heureux ? Le collège, le lycée, ça vous dit quelque chose ? Avez-vous vécu un élément marquant pendant cette période ? Une découverte ? Le sexe peut-être ? Le surnaturel ?
Mon adolescence fut aussi heureuse que mon enfance. J'avais tout pour moi. Plus les années passaient, plus mon corps d'enfant prenait les formes d'un corps de femme. Les regards des hommes n'étaient plus les mêmes, leur manière d'agir avec moi non plus. J'étais désirable, et désirée, je le ressentais à chacun de mes pas dans les rues de Milan. Ma famille était devenue la plus influente de la ville, nous étions propriétaires des trois quarts des commerces et étions aimés et respectés des habitants. Il faut dire que mon père mettait un point d'honneur à ce que personne ne soit dans la pauvreté. Et il y arrivait plutôt bien. J'étais fière de lui, fière de ma famille, fière de mon nom. Mère avait fait venir de France des professeurs de toutes les matières, et chaque matin, mes frères et moi étudions sans relâche. Isis et Danaé, quant à elles, préféraient de loin s'occuper des tâches ménagères, et avaient déjà prévu de se marier rapidement pour ne pas avoir à travailler. Je ne les enviais pas, loin de là ! Pour ma part, j'avais de grands projets. J'aurais aimé devenir médecin, et autant dire que les femmes médecins ne courraient pas les rues à cette époque ! Dieu sait combien de critiques et de réflexions acerbes j'essuyais à chaque fois que je parlais de mes ambitions. Mais il en aurait fallut plus pour me décourager ! D'ailleurs, je ne manquais jamais de m'exercer sur les chevaux de mon père, qui, précisons-le, ont toujours survécu à mes interventions !
Ah que j'étais naïve ! Moi qui me moquais de mes sœurs et de leurs projets d'avenir, j'étais loin de me douter de ce qui allait m'arriver ! Père avait organisé une réception dans la villa familiale, et il y avait invité de nombreuses familles venues du monde entier. Toutes soutenaient mon père et son pouvoir, la soirée était donc placée sous le signe de la bonne humeur. Ce soir-là, Mère me présenta la famille De Renoir, des français à l'accent italien assez drôle. Philippe de Renoir, jeune homme d'une vingtaine d'année et au visage angélique, me fit alors un baisemain, son regard plongé dans le mien pendant une bonne minute. Je fus immédiatement sous le charme, et nous passèrent ensemble le reste de la nuit à l'écart des regards indiscrets. Je me maudissais intérieurement d'être aussi mièvre, pourtant je ne pouvais lutter contre la vague d'émotions que provoquait Philippe au plus profond de moi. Ne vous méprenez pas, cette nuit-là, nous n'avons fais que discuté. Philippe était un homme foncièrement bon et généreux, il avait même pour ambition de lutter pour les droits des esclaves. J'étais en totale admiration, et pour la première fois de ma vie, je n'entendis pas un rire moqueur à l'évocation de mes rêves. Philippe croyait en moi, il me savait capable de devenir médecin, il était même prêt à m'apprendre ce qu'il savait sur les méthodes françaises.
Un an après cette rencontre, j'épousai Philippe et j'emménageai avec lui non loin de la villa principale des D'Isanto. J'avais alors 17 ans lorsque je perdis ma virginité, et ce fut la plus belle nuit de toute ma vie.
- -Je vois ... Passons à votre passage à l'âge adulte. Comment avez-vous vécu cela ? Avez-vous fait des études ? Viviez-vous toujours chez vos parents ? Et les relations amoureuses dans tout ça ? Je suis persuadé que vous avez des choses à nous dire là dessus ! Un évènement traumatisant ? Ou au contraire, une fabuleuse expérience ? Dite-nous tout !
Je vivais un véritable conte de fées. J'étais amoureuse et tout me souriait. Je continuais d'étudier la médecine tandis que Philippe aidait mon père dans les affaires de Milan. Mes soeurs comptaient se marier elles-aussi, elles avaient soi-disant rencontré la perle rare et comptaient bien se faire passer la bague au doigt ! Niko, lui, enchaînait les relations amoureuses sans lendemain. Il n'éprouvait aucunement le désir de se marier et de jurer fidélité, et mes chers parents n'avaient pas leur mot à dire. Quant à Luka, il rencontra la fille d'un riche Espagnol et décida de partir vivre avec elle. Là aussi, personne n'eut son mot à dire, et c'est non sans quelques larmes que ma famille et moi virent Luka s'en aller.
J'enseignais l'italien à Philippe, chaque jour nous travaillions sur son accent et son vocabulaire, aussi bien qu'au bout de deux ans, mon cher et tendre parlait ma langue natale presque aussi bien que moi ! Fin prête pour exercer la profession de médecin, j'accueillais mes patients dans la pièce à vivre de la villa. Très vite, les Milanais apprécièrent pouvoir se faire soigner dans un luxe qu'ils n'avaient jamais connu, et finirent par reconnaître que je n'étais pas un moins bon médecin parce que j'étais une femme. Tous mes objectifs se réalisaient. J'étais au comble du bonheur, et c'est à ce moment-là que la cerise sur le gâteau arriva. Je donnai naissance à une fille du nom de Maria. Petit bout aux yeux bleus et aux cheveux blonds comme les blés, la petite Maria me devint aussi précieuse que la prunelle de mes yeux. Vous l'aurez compris, j'avais une vie parfaite, un mari exceptionnel, une fille magnifique et une famille qui m'emplissait de fierté. Mais vous le savez autant que moi, tout est éphémère ...
Une nuit d'hiver 1086, la villa D'Isanto fut attaquée par des révolutionnaires désirant rétablir l'impérialisme en Italie. Le pouvoir et l'influence de ma famille allaient causer notre perte, si seulement nous nous en étions doutés ... Ce soir-là, ma famille entière fut torturée, violée et massacrée de sang-froid. J'assistais impuissante à la décapitation de mon Philippe, ligotée et bâillonnée à notre lit. Dans son berceau, Maria se mit à pleurer tandis que des hommes me violaient tours à tours. L'un d'eux emmena ma fille dans la pièce d'à côté, et je faillis m'asphyxier tant je me débattais pour me libérer. Soudain les pleurs cessèrent, et je compris. Les assassins s'enfuirent, pensant surement que je ne parviendrai pas à guérir de mes blessures. En moins d'un quart d'heure, ma vie entière s'était écroulée. Toutes mes joies s'étaient évanouies, mes rêves n'étaient plus que des cauchemars, et je restai là, allongée dans des draps ensanglantés, pleurant la mort des mes êtres les plus chers. C'est là qu'un visage d'ange, juvénile et pourtant si effrayant, se pencha en silence sur moi. Incapable de prononcer le moindre mot, je le fixais d'un regard suppliant. J'étais prête à mourir, je n'avais plus de raison de vivre, la vie n'avait plus de goût, plus d’intérêt. La scène qui se déroulait devant mes yeux m'était incompréhensible, pourtant j'étais paisible, comme résignée. Et un fort sentiment de soulagement m'envahit alors lorsqu’une douleur foudroyante traversa mon cou et s'étendit dans tout mon corps. L'inconnu m'avait mordu, il devait avoir percé ma carotide et je savais ce que cela signifiait. J'allais mourir d'une hémorragie, une mort longue et très douloureuse. Mais je n'avais pas peur. Je plongeais une dernière fois mon regard dans le sien, et je lui souris. Vous vous demandez surement pourquoi, mais vous devriez plutôt vous demandez pourquoi pas ? C'était ainsi que je voulais conclure ma vie, dans un sourire ... Je trouvais que c’était une belle façon de résumer ma vie en une fraction de seconde. Et pourtant, à ce même instant, je su que ce n'était pas vraiment la fin ...
J'ignorais combien de temps s'étaient écoulés entre le moment du drame, et mon réveil dans cette maison de campagne aux allures de fermes. Tout semblait si différent, je me serais cru dans une autre époque. Dans un futur très lointain de ce qui avait été mon présent. Les sons étaient plus forts, les couleurs plus vives, les lumières plus intenses ... Pourtant, dehors la lune brillait dans le ciel. Il faisait nuit et j'aurais pu parier le contraire. De longues semaines me furent nécessaires pour me faire à ma nouvelle vie, si on pouvait l’appeler ainsi … Je fis la connaissance de Godric, l’homme vampire qui, la nuit fatidique, m’avait offert une seconde vie. Je n’étais même pas sure d’en vouloir, pourtant à travers nos heures de discussions, je compris que je ne pourrai m’en défaire aussi facilement. Immortelle, invulnérable, assoiffée … Tels étaient les adjectifs qui résonnaient sans cesse dans mon esprit. Privée de lumière du jour, les premiers mois de ma vie de vampire me furent insupportables. Non seulement j’apprenais l’existence d’un monde surnaturel dont j’ignorais tout, mais voilà que j’en faisais partie, sans même que l’on m’est demandé mon avis. Mais je n’étais pas seule, Godric et son autre enfant vampire, Eric, restèrent à mes côtés chaques secondes, chaques nuits que Dieu faisait. Et une question demeurait sans réponse : Pourquoi moi ? Pourquoi Godric avaient-il choisis de me vampiriser cette nuit-là ? Comment avait-il pu se soucier de ma vie alors même que nous étions des inconnus ? A vrai dire, les années ont passés et la seule et unique réponse que j’ai trouvé, c'est que Godric est un homme bon. Foncièrement bon et humain. Depuis ce jour-là, Godric et Eric sont devenus ma seule famille.
J’avais 25 ans lorsque ma vie a basculée. Mes parents, mon mari, ma fille, mes deux sœurs et Niko avaient été tués. Nous étions en 1087, et incapable de vivre davantage en Italie, je décidai de suivre mon créateur et sa progéniture en Suède. Les souvenirs du massacre de ma famille hantaient mon esprit, et mes nuits étaient rythmées par les crises d’angoisses et les visions d’horreur. Complètement à la merci de ma soif de sang, je tuais malheureusement beaucoup d’innocents. Je n’ai jamais eu le courage de retrouver Luka. Je savais qu’il n’aurait pas compris ce que j’étais, il n’aurait pas pu l’accepter. J’ignore si sa vie fut heureuse, longue ou courte, mais je préférais qu’il vive dans l’ignorance de ce qui l’entourait réellement. Il avait enduré assez d’évènements éprouvants, je ne voulais pas lui imposer cela.
Il me serait impossible de vous conter tout ce que j'ai vécu pendant près de 1000 ans. Non seulement ma mémoire me ferait cruellement défaut, mais un tel récit me prendrait des jours et des jours. Je vais tout de même tenter de vous résumer les évènements marquants de mon infinie existence.
Pendant près de trois siècles, Godric, Eric et moi voyagions de villes en villes et prenions part aux batailles et aux guerres qui y avait lieu. Nous nous battions toujours pour le Bien, et ces années de guerre me permirent d'apprendre à me maîtriser, de développer une force qui dormait en moi depuis ma transformation, mais que je n'avais pas su exploiter jusqu'alors. Je parvenais enfin à me nourrir des humains sans les tuer. J'arrivais à les hypnotiser et j'étais capable de leur faire faire ce que bon me semblait. Plus les années passaient, plus je retrouvais la fougue et le caractère qui m'avaient longtemps caractérisé lorsque j'étais humaine.
Vers 1400, malgré l'immense attachement que je ressentais pour mon créateur et mon "frère", je ressentis le besoin de me libérer d'eux. C'est tout naturellement que Godric m'autorisa à partir, sachant pertinemment que je reviendrai un jour ou l'autre. Lors de mon voyage en Ukraine, je rencontrais Aleksandr Kurkovitch, un vampire âgé d'environ 400 ans. Très autoritaire et charismatique, j'éprouvais pour lui une fascination et une admiration très singulière. Il me rendait folle, j'étais prête à tout pour lui, et très vite, ce fut réciproque. Aleks était très différent de Godric, il n'avait aucune considération pour la race humaine, et prenait parfois beaucoup de plaisir à tuer. Toutefois, je ne parvenais pas à lui en vouloir, c'était plus fort que moi, j'étais sienne et je l'imitais, presque inconsciemment. J'ai passé près de deux siècles avec Aleksandr. Deux siècles de débauche, de crimes et de rire. Je me sentais invincible, et pour la première fois depuis ma transformation, Philippe avait quitté mon esprit.
Aux alentours de 1600, Godric et Eric vinrent me retrouver en Ukraine. Godric fut fou de rage, il ne supporta pas de voir à quel point Aleksandr avait eu une influence désastreuse sur moi. Je tuais sans remord, je vivais dans l'irrespect total des règles que m'avait enseigné mon créateur. Eric failli tuer mon Aleksandr, mais je l'en empêchai in-extremis. Godric me défendit de revoir Aleksandr, et si je lui désobéissais, il m'a juré qu'il lui ôterait la vie sans aucun scrupule.
Je ne revis jamais mon cher et tendre vampire, et Godric m'emmena avec lui sur une terre que je ne connaissais pas : L'Amérique. De 1600 à 1800, Eric, Godric et moi parcoururent les Etats-Unis à la découverte de ce nouveau territoire. Nous y rencontrâmes de nombreux vampires et apprirent la langue anglaise très vite. Le souvenir d'Aleksandr hantait mon esprit, pourtant il m'était impossible de le retrouver, ce geste lui aurait coûté la vie.
En 1900, Godric rendit sa liberté à Eric, et c'est avec des larmes de sang au bord des yeux que je le vis partir. A mon tour, mon créateur me libéra une seconde fois, non sans une certaine appréhension. Cette fois je savais que je n'allais pas le décevoir.
Je rencontrais Kyle Wade, un vampire qui m'affirma avoir assisté à ma transformation. A l'époque, il faisait équipe avec Eric et Godric, et je fus surprise d'apprendre qu'Eric et Godric n'avaient pas été aussi sage qu'ils me l'avaient raconté. Pendant une vingtaine d'années, Kyle et moi vécurent ensemble, des nuits rythmées par les divers plaisirs que nous offrait notre vie d'immortels. Entre nous, ce ne fut pas de l'amour, mais une profonde complicité. Nous nous sommes quittés en sachant pertinemment que nous nous retrouverions dans quelques années.
J'ai surement omis de nombreux détails dans ce court récit. Mais on dit souvent que certaines choses doivent restées secrètes, pour mon bien comme pour le votre d'ailleurs ...
- - Assez parlé du passé ! Je veux tout savoir de votre présent. Exercez-vous une profession ? Avez-vous une famille, une âme soeur ? Et que faites- vous en Louisiane si vous n'y avez pas grandi ? Quels sont vos objectifs dans la vie ?
En 2006, peu après la révélation des vampires et en vue de ma bonne intégration parmi les humains, je fus promue au poste de shérif de la zone 2 de Louisiane. Je suis chargée de faire appliquer les lois aux vampires de cette zone, et le moins que l'on puisse dire, c'est que je sais me faire obéir. Souvent je retrouve mes attitudes d'enfant, je me fais respecter et écouter, et les vampires de Nouvelle-Orléans m'en sont très reconnaissants. La justice règne dans ma circonscription, et j'ai toujours mis un point d'honneur à punir de façon sévère mais juste tout ceux qui perturberaient le bon fonctionnement de ma politique.
Je me suis prise d'une grande affection pour cette magnifique ville qu'est la Nouvelle-Orléans. J'aime l'atmosphère qui y règne, et les gens qui y habitent. D'ailleurs, j'ai récemment fais la rencontre du chef de la meute de Nouvelle-Orléans. Propriétaire de Whyskey Blue Bar, j'ai souvent été amenée à le voir et même si nos deux espèces sont sensées se détester, j'admets ressentir à son égard une certaine sympathie que j'aurais toujours du mal à avouer... Toutefois, notre bonne relation pourrait permettre à la ville une certaine invulnérabilité, et je compte bien faire en sorte que les loups participent activement aux affaires de Nouvelle-Orléans.
J'ai également pu retrouver Eric, lui-même shérif en Louisiane. Beaucoup de choses semblent avoir changé dans sa vie, et j'ai bien l'intention d'y fourrer mon nez, que ça lui plaise ou non. De plus, nous devons parler de notre créateur, Godric. Il semblerait que son extrême vieillesse se ressente négativement sur son comportement. En tant que ses progénitures, nous nous devons de le soutenir dans cette épreuve et l'encourager à redevenir le vampire influent et respectable qu'il a toujours été.
Protéger ma ville et les gens que j'aime, voilà les buts que je me suis imposée.
Une famille ? Une âme soeur ? Je préfère faire l'impasse sur cette question.
- -Intéressant ... Maintenant, j'aimerais que vous me décriviez quelle fut votre réaction lors de la Grande Révélation des vampires ? Quelle relation entretenez-vous avec tout ce monde surnaturel ? Et si vous en faites partie, êtes-vous à l'aise avec votre nature ? Que pensez-vous de la menace qui règne sur les loups-garous et les métamorphes ?
J'ai toujours été très fier de ma nature. En me transformant, Godric m'a sauvé d'une mort certaine, tant physique que psychologique. J'ignore si je serais parvenue à faire le deuil de mon mari, de ma fille et du reste de ma famille si j'étais restée humaine. Godric m'a offert une seconde vie, et je lui en suis éternellement reconnaissante. De ce fait, je me battrai toujours pour les droits des vampires, car comme les humains, nous sommes des êtres à part entière qui méritons la justice et l'égalité. Je ne tolère pas les humains qui osent dire que les vampires sont sans coeur, que nous ne ressentons rien. Chacun a une histoire, parfois aussi douloureuse que la mienne, et ce simple fait fait de nous des humains autant qu'eux.
Je fus très heureuse que les vampires se révèlent enfin aux humains, je ne supportais de vivre telle une hors-la-loi, comme si je devais avoir honte de ce que je suis. Même si notre intégration fut et est encore très difficile, je suis intimement convaincue que cette Grande Révélation est la meilleure chose qui aie pu nous arriver.
Je fais de mon mieux pour respecter autant que possible les autres espèces surnaturelles. D'ailleurs, je suis totalement contre ce que Nan Flanagan prévoit de faire et si cette menace qui pèse sur les loups et les métamorphes venait à être trop importante, je pense sincèrement que je ne serai pas capable de rester là sans rien faire.
- - A présent, j'aimerais pouvoir me faire une image de vous dans mon esprit ... Décrivez-vous physiquement, votre style vestimentaire, vos signes particuliers, voir votre forme animale ...
Malheureusement mon apparence en trompe plus d’un. J’aime me sentir belle et distinguée à n’importe qu’elle occasion, et ce raffinement quotidien pousse les gens à croire que je suis une personne superficielle et hautaine. Vous ne me verrez jamais en tee-shirt, encore moins en jeans troués. Je veille à rester élégante, que ce soit pour travailler, ou pour m’amuser.
Mes yeux sont clairs, et mes cheveux sont blonds. Parfois je les teins en roux ou en brun, mais la couleur ne tient jamais très longtemps … On me dit souvent que mes meilleurs atouts sont mes lèvres pulpeuses et mes formes généreuses. Il est vrai qu’aucun homme ne s’est jamais plein de sentir mes os sous ma peau, et ceci n’a jamais été un complexe. A l’époque les rondeurs étaient un cadeau que chaque femme se devait d’entretenir. Aujourd’hui les choses sont différentes. La société prône la minceur absolue, mais ce n’est pas pour autant que je vais changer ce que je suis.
- -Bon, et bien je crois que nous avons fini. Avez-vous autre chose à rajouter ?
Absolument pas. Je pense déjà en avoir trop dis.
[list][*]
-Et voici la cerise sur le gâteau ! Le principe est simple, je vais soit vous donner le choix entre deux possibilités et vous devrez en choisir une et une seule, soit je vais laisser une phrase en suspens et vous devrez la terminer! Vous avez compris ? C'est parti ! Routine ou aventure? La routine est une fatalité.
Jour ou nuit ? Ai-je vraiment le choix ?
Froid ou chaud ? Froid
L'amitié pour toi c'est... éphémère.
Vampires ou loups-garous? Vampires, voyons !
Eau ou feu ? Eau
Bien ou mal ? Le Bien, j'essaye.
Tolérance ou intolérance ? Tolérance.
Sucré ou salé? Salé
Dominant ou dominé ? Dominante, c'est dans mes gènes.
Fidèle ou infidèle ? Fidèle, plus que jamais.
La vengeance pour toi c'est... plus d'actualité.
Hommes ou femmes ? Pourquoi choisir ?
Mature ou immature ? Mature, depuis trop longtemps.
Blanc ou noir ? Gris.
Le sang c'est... un besoin vital, et un plaisir immodéré.
Tension ou passion ? Il n'y a pas de passion sans tension.
Honnêteté ou manipulations ? Honnêteté, c'est plus fort que moi.
Seul ou accompagné? Jamais vraiment seule, pas toujours bien accompagnée ...
La confiance pour toi c'est... très dur à accorder.
Livre ou télé ? Livre, sans hésitation.
L'amour c'est... inexplicable.
Juge, jury ou bourreau? Juge.
Le surnaturel c'est... imprévisible.
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La fin ou l'infini ? L'infini, de toute évidence ...